Sortie à gauche
Mercredi dernier, c'était concert au 106, notre première sortie depuis l'arrivée du petit. Lui, il faisait sa fête à la grand-mère, et nous on avait carte-blanche pour s'agiter devant Cali, le catalan de gauche.
D'abord, une première partie enthousiasmante qui nous a permis de constater qu'à Rennes on sait à nouveau faire de la musique. Un groupe de petits jeunes, Manceau, que vous pourrez écouter ici. Comme ils sont petits et jeunes, on se demande toujours où sont les racines. A l'écoute, on se dira que ces petits gars ont eu la bonne idée d'aller dépouiller les cartons de vieux vinyles de leurs parents histoire de poser une guitare rauque façon NewOrder. Puis ils empruntent à leur grand frère Phoenix la verve, le rythme et l'anglais, à Mika un peu de folie et à Tahiti 80 une voix éthérée. Au final, un résultat très sympathique qui nous met en appétit pour la suite.
Ensuite Cali et sa famille de saltimbanques qui l'accompagne dans sa nouvelle tournée. On y trouve le Hong-Kong syndicat des HongKongDong, un homme en jupe qui joue du trombone à coulisse, un clavier raie sur le côté premier de la classe, un batteur à moitié nu torse en sueur à la Iggy Pop, un guitariste knopflerien taillé dans un cure-dent d'une incroyable dextérité et Cali. Cali qui saute, qui court, qui s'agite, qui sourit inlassablement au public, qui invite, qui se jette, qui glisse, qui se love, qui ne perd pas un instant, qui se dépense et qui dépense sans compter tout ce qu'il a. Cali fait partie de ces très rares artistes qui donnent un concert au sens premier sans rien prendre aux spectateurs ; il offre, il cède sans contre-partie même s'il sollicite constamment le public. Un concert de Cali c'est autant un marathon pour lui que pour nous. On en sort médusé de plaisir, éreinté de joie partagée et certain d'y revenir.