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La vie c'est un peu comme un sandwich...
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  • On a beau faire, on a beau dire, la vie est une suite de piles de bonheurs et de malheurs comme des tranches de pancetta ou de cornichons dans un sandwich : c'est plus ou moins heureux, doux, acide ou rebutant...
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11 juillet 2011

Les zorros

   Le baccalauréat c'est du tintouin. Du tintouin pour les enfants et les parents. Pour les enfants parce qu'ils jouent leur dernière année du secondaire - ou pas. Pour les parents car ils pourront se vanter des performances de leur progéniture sur le marché samedi matin et rabaisser leur caquet à ces vieilles biques d'Odile, de Colette, d'Yvette ou autres qui disent que l'alcool, la cigarette, la Marie-Jeanne et le stupre dans lesquels se vautrent leur engeance ça nuit aux résultats scolaires (et à la démographie) - ou pas.

   Et donc, le baccalauréat, quand c'est "ou pas", il y a les oraux. Depuis deux ans, nous aussi au lycée professionnel, comme les grands, on fait passer des oraux aux oubliés de la réussite. Sauf qu'ici, point de stratégie sur le choix des matières : on impose les Humanités, on redonne aux grandes orgues de la connaissance fondamentale le lustre des Lumières. La Mathématique et la Littérature, couple glamour du rattrapage des tares avérées à l'écrit, les Kate et William de la repêche, les Charlène et Albert des égarés, vont trancher dans le vif du sujet. Quel plus beau cadeau peut-on faire à ces disciplines si ce n'est de leur faire porter, tels des Atlas fatigués, la responsabilité de l'extraordinaire taux de réussite du baccalauréat professionnel ?

   Pour les Mathématiques, je ne me prononcerai pas tant ces histoires tragiques de fonctions à la dérive ("Moi, f(x), 13 ans, droguée, prostituée...") et autres droites qu'on s'obstine à tordre me rendent triste et mélancolique.

   Quant aux Lettres et à l'Histoire-Géographie, remercions notre ministère d'imposer une épreuve d'une rare simplicité à des candidats échoués sur la grève de la connaissance. Au hasard, ils pourront tirer un sujet d'Histoire-Géographie : il faudra que ceux-ci discourent quinze minutes sur les faits d'arme de Mazzini, un compte-rendu de la conférence de Bandung, la balance commerciale des Amériques, les chimères d'un Schuman ou le littoral japonais (forces et faiblesses) - ou pas.
   Ou tirer un sujet de Lettres, les candidats ayant pour mission de traiter d'une oeuvre intégrale (roman, pièce de théâtre, recueil de poésies) ou d'un groupement de textes ; épreuve titanesque, ces enfants n'ayant forcément rien fait avec leur professeur durant l'année. L'Inspection Générale (de quoi se mêle-t-elle ?) nous suggère donc d'élargir le spectre de l'oeuvre intégrale en y intégrant le cinéma ou les séries télévisées. La note de l'I.G. est à se pisser dessus tant les propositions d'attentes possibles relèvent de quelques scribes mal accroupis : on passe des Fleurs du mal à Dr House (mais attention pas Grey's Anatomy...) dans un même délire verbeux et jargonnant. Une fois lu ce torchon, on  se frotte à la réalité. Sorti des extra-terrestres qui traitent de Germinal ou de L'Adversaire, on aura eu le droit au panthéon des oeuvres jumelles d'un Hugo ou d'un Montesquieu, aux commentaires d'oeuvres intégrales comme Titanic, Rien à déclarer ou Fast and Furious (mais les cinq épisodes tout de même). Cette re-mise en valeur des Lettres au Lycée Professionnel me pique un peu et je peine à me regarder dans la glace les quelques jours qui suivent ces oraux.

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Commentaires
H
...pour une fois je me réjouis sincèrement que l' anglais ait été oublié dans cette mascarade!...mais je comprends ton malaise!...quoi qu'en imaginant demander à ces chers petits de regarder les films en vo on pourrait voir se profiler des perles... pour l'anecdote j' ai découvert qu'une des salles de réunion de mon nouveau bahut a été baptisée danny boon...
S
Ma fille a eu son bac avec la mention Bien.<br /> C'est bien, surtout en considérant son contexte familial et voisinal : la pauv' gamine elle est pas aidée !<br /> <br /> Gloire à elle !<br /> <br /> (ayé, j'ai fini de venter les performances de ma progéniture qui comme j'ai pu le remarquer au regard de ses résultats, n'a assurément récupéré aucun de mes gênes)<br /> <br /> <br /> à la lecture du résumé de la note de l'IG conjugué aux récents problèmes d'organisation du bac et multiplié par les pleurs sur les coûts de mise en œuvre de cette même épreuve... je ne serais pas étonné que l'année prochaine le BAC soit sponsorisé par TF1...
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