Le mazet

   Façon nomade, façon citizen of the south, on glisse d'un point cardinal à un autre et d'Auch on se love au coeur de Nîmes à la rencontre de la famille, des racines languedociennes de notre fils. Ici, dans ce mazet nîmois, on rencontre Bernard, Annick et Fanny - et le chat Gazoduc. Là, je crois qu'on a touché un peu de ce qu'on imagine de l'art de vivre du sud quand on est un normand.
   Sous une tonnelle, dans la douce chaleur d'un soir qui s'endort, on pose nos valises un peu essoufflés par l'escalade (la romaine Nîmes est allongée sur sept collines) et on se laisse immédiatement envelopper par la simplicité, la facilité, l'évidence de notre présence chez eux. L'enfant est reçu comme un prince mais on le couche, épuisé des paysages défilants à travers la vitre de sa fenêtre. Puis on dispose quelques verres, on verse la bière fraîche de l'oncle et on parle sans fin dans la nuit qui nous embrasse, bienveillante et rieuse. Et alors il n'y a plus rien d'autre qui compte que cet instant - ou seulement la vague brise qui remue les feuilles rudes de la vigne au-dessus de nous.